la "pacification" du Sud-oranais


Cet officier de haute valeur [le général Lyautey], déjà connu pour sa collaboration active avec le général Galliéni à Madagascar et au Tonkin, par ses brillantes qualités d’écrivain et, à l’occasion de diplomate, fut envoyé dans le Sud oranais, en 1903, après les très nombreux incidents, attaques et pillages qui marquèrent les débuts de notre pénétration dans ces régions. Parmi ces incidents, il faut surtout citer l’attentat de Zenagha, près de Figuig, dans lequel le Gouverneur général avait failli disparaître, les combats d’Hassi Resel et de Noukhila et le glorieux siège de Taghit.
Le général Lyautey investi, dans le territoire militaire d’Aïn-Sefra, de toute nouvelle création, de pouvoirs très étendus, se mit aussitôt au travail.
Action politique d’abord, dans laquelle il excellait.
En quelques mois, il avait mis la main sur les tribus Oulad Djerir et Doui Ménia qui avaient constitué jusque-là nos principaux ennemis, malgré nos conventions précédentes de 1870.
Tâche d’organisation et d’équipement des arrières ensuite. Pour protéger les régions nouvellement occupées du Guir, de la Zousfana et de la Saoura, contre les périls venus de l’Ouest, il créa une série de postes, dont Colomb-Béchar fut le plus important, qui formant façade extensible vis-à-vis de la dissidence, au delà des objectifs à couvrir, constitua contre leurs agressions une barrière et une base de départ intéressantes pour les contre-attaques.
Enfin, il sut obtenir, grâce au grand ascendant moral qui, dès ce moment, se dégageait de sa personne, les forces qui lui étaient nécessaires et créa des organismes appropriés à la nouvelle guerre qui lui était imposée : Compagnies de légion et d’infanterie montée, maghzens arabes très solides